En chemin aujourd'hui pour étoffer votre vocabulaire1
En effet, comme des dizaines de lecteurs du journal Chunichi de ce matin, je suis allée visiter Dôdan-tei, どうだん亭 une vieille maison traditionnelle qui se trouve dans mon quartier et est ouverte au public pendant une semaine au printemps et également en automne.
A Dôdan-tei, ce ne sont pas les érables les héros du jour mais les 'dôdan-tsutsuji', une variété d'azalées ('tsutsuji' pour le japonais) aux fleurs en clochettes blanches, quelquefois roses, et dont le feuillage s'enflamme en cette saison. Des 'andromèdes campanulées', autrement dit une des nombreuses éricacées (famille des bruyères) que l'on trouve sous des cieux qui vont de l'Indochine à l'Himalaya.
Dôdan-tei est classé au patrimoine national. Cette maison a été construite en 1723 à Gifu pour servir de résidence secondaire à une riche famille de commerçants en céramique, les Asai (un nom de famille que l'on retrouve partout dans le quartier). C'était à l'origine une maison au toit de chaume soutenu par des arbalétriers, construite dans un style qu'on appelle en japonais le 'gasshô zukuri', littéralement 'structure aux mains jointes'.
Côté parking le jardin explose!
En l'an 17 de Shôwa, la famille a fait transporter et reconstruire la maison à quelque pas de son emplacement actuel; elle se dressait sur 3 niveaux (le troisième niveau est celui qui se trouve normalement juste sous le toit dans le gasshô zukuri) et en l'an 42 de Shôwa ( 1967) elle a trouvé sa place définitive avec un étage en moins. Elle est maintenant la propriété de la ville d'Owari-Asahi qui s'en sert dans des buts éducatifs et il suffit de faire une demande au bureau concerné pour pouvoir l'utiliser. C'est un endroit idéal pour organiser des cérémonies du thé. La ville s'en réserve l'usage au printemps pendant la période de floraison des andromèdes puis en automne quand leur feuillage prend des couleurs brûlantes.
En route pour la visite, au sommet de l'escalier pavé nous attendent déjà des merveilles de couleurs:
A l'intérieur, plusieurs petites pièces, dont une salle pour le thé; les murs sont décorés de calligraphie et ici et là sont posées des oeuvres en céramique d'une grande qualité.
Du salon, on peut admirer le jardin: le contraste avec les andromèdes, c'est la mousse 'polytrichum juniperum', 'sugi-goke' en japonais, qui l'opère
Juste derrière Dôdan-tei se trouve un des sanctuaires de l'organisation religieuse Tenri. Si vous vous rappelez, c'est là que sont hébergés chaque année les lutteurs de Ônomatsubeya.
A l'occasion de l'ouverture au public de Dôdan-tei, Tenri accueillait aussi les visiteurs qui le désiraient.
Shishi (le koma-inu des sanctuaires shintô) et dragon ornent le haut des piliers du portail d'entrée.
Une belle promenade en agréable compagnie, ponctuée de charmantes conversations avec de nombreux visiteurs croisés en chemin dont un adorable grand-père qui nous a donné plein de détails pour rendre notre rapide visite du sanctuaire Tenri très intéressante.