Des couleurs acidulées pour célébrer victoires électorales, unions matrimoniales et servir de cadeaux pour les grandes occasions. C'est l'apanage de l'orchidée phalaenopsis ou 'kochôran' en japonais, 'orchidée-papillon' comme l'anglais 'moth-orchid'.
Ici on adore cette fleur que l'on produit en jardinerie, une spécialité en particulier de Toyohashi. La préparation des élections du 16 décembre coïncidait avec celle des cadeaux de fin d'année et le lot habituel de mariages; les pépiniéristes ont eu du mal à faire face à l'explosion de la demande.
Avec une société néerlandaise, une brésilienne et trois américaines, Matsuura Orchid sont les seuls au Japon à cultiver les phalaenopsis 'Blue Elegance' et 'Purple Elegance'.
A Nagoya, l'annonce soudaine des élections du 16 décembre a également été un casse-tête pour Monsieur Nakamura et son entreprise de confiseries, My-Ame Kôbô. Ils fabriquent en particulier des bonbons 'customisés' selon une technique traditionnelle et entièrement manuelle qui permet de faire toutes sortes d'incrustations qui vont de personnages de dessins animés aux caractères chinois essentiels pour célébrer divers événements heureux:
Succès aux examens, remerciements de toutes sortes, voeux de bonne année ou de victoire électorale....'hisshô' , victoire indispensable!
Avec le très court délai qui leur était donné, M. Nakamura déplorait ne pouvoir fabriquer qu'environ 10 000 bonbons rouges et blancs, assemblage de pas moins de 30 morceaux différents de pâte de sucre pour former de gros boudins d'environ 50 cm de longueur et 25cm de diamètre qui sont étirés pour réduire le diamètre à 2cm, les bonbons étant ensuite tranchés sur une épaisseur de 1cm.
Et pour terminer ce petit voyage éclectique dans l'artisanat original, il faut se rendre à Takayama dans la préfecture voisine de Gifu où la fabrication des 'hana-mochi' bat son plein. Utilisés pour décorer les maisons, ils sont réalisés à la main, en enfilant sur des branches de saule (yanagi), de micocoulier (enoki), sumac (nurude) etc...coupées dans la montagne, des boules de pâte de riz glutineux local, blanches ou colorées en rose. En effet, l'hiver rigoureux dans cette partie du Japon ne permet pas d'avoir de fleurs fraiches pour égayer les habitations à l'approche du nouvel an.
Dans un petit atelier de Takayama une dizaine de femmes s'affairent donc sous la direction de Madame Nakano, qui est en temps normal productrice de tomates et a 30 ans d'expérience dans la fabrication de hana-mochi; avant le 25 décembre elles vont réaliser environ 300 000 tiges fleuries de tailles et de formes différentes. De 10 cm à 3 mètres de haut, leurs produits se vendent à Tokyo, Nagoya et Osaka, dans une fourchette de prix allant de 1000 yens à quelques dizaines de milliers de yens pour les plus élaborés.