2 octobre 2007
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Aujourd'hui, à la fin de mon cours d'initiation au français, une étudiante est venue me demander avec beaucoup d'intérêt si j'avais chez moi de beaux meubles. A mon grand regret, j'ai été obligée de lui dire que, malheureusement, je n'avais pas pu poursuivre ici une tradition familiale qui est la visite régulière des salles de vente pour dénicher des meubles et des objets d'époque. La seule chose qui date un peu chez moi doit être une ménagère qui vient de mon arrière grand-mère.
Mais les associations d'idées faisant leur chemin, d'avoir parler avec elle d'antiquités a évoqué des souvenirs de France et d'ailleurs et la question suivante a germé dans mon esprit:
Si je devais associer une odeur à ma vie actuelle au Japon, quelle serait-elle?
La réponse n'a pas été immédiate et cela m' a laissée dans une perplexité un peu mélancolique. Pourquoi? Eh bien parceque pour moi l'odorat est une faculté absolument fondamentale et la plupart de mes souvenirs importants sont associés de façon indélébile plus à des odeurs, ou des sons, qu'à des images. C'est ainsi que de me retrouver à Singapour après mes années d'étudiante m'a comblée d'aise car je revivais toutes les sensations olfactives de mon enfance en Afrique, la moiteur un peu chargée de moisissure, les effluves acides des fruits et légumes restés dans les caniveaux après le marché, celles qui se dégagent des cheveux des gens, les parfums épicés de l'Inde, du monde malais et de la Chine qui se mélangent.... Quant à la France, j'y associe justement les odeurs d'intérieurs anciens, des parquets cirés, des cierges dans les églises, des fumets des repas de famille et du passage quand il fait encore nuit le matin en hiver devant une boulangerie ou une boucherie déjà éclairées et odorantes.
Mais ici, au Japon, que dire? Les gens ne dégagent pas d'odeurs corporelles prononcées, en fait on a tendance à traquer les effluves de toutes sortes, la nourriture se caractérise plutôt par sa subtilité, et la nature aussi, malgré sa luxuriance à la saison des pluies. De ne pas trouver immédiatement de réponse à ma question m'a vraiment interrogée sur ma réelle intégration et m'a renvoyée à l'analyse d'Alain Corbin en particulier le chapitre sur les odeurs, leurs symboles et les représentations sociales dont elles sont les piliers.
J'ai donc rebroussé chemin pour revenir aux premiers mois qui ont suivi mon arrivée au Japon et j'ai enfin trouvé une odeur qui pour moi, dans la ligne de ce que jai dit plus haut à propos des territoires de mon enfance, SONT le Japon:
L'odeur des tatamis, celle du yuzu et du pin de la baignoire de mon beau-frère.
Mais les associations d'idées faisant leur chemin, d'avoir parler avec elle d'antiquités a évoqué des souvenirs de France et d'ailleurs et la question suivante a germé dans mon esprit:
Si je devais associer une odeur à ma vie actuelle au Japon, quelle serait-elle?
La réponse n'a pas été immédiate et cela m' a laissée dans une perplexité un peu mélancolique. Pourquoi? Eh bien parceque pour moi l'odorat est une faculté absolument fondamentale et la plupart de mes souvenirs importants sont associés de façon indélébile plus à des odeurs, ou des sons, qu'à des images. C'est ainsi que de me retrouver à Singapour après mes années d'étudiante m'a comblée d'aise car je revivais toutes les sensations olfactives de mon enfance en Afrique, la moiteur un peu chargée de moisissure, les effluves acides des fruits et légumes restés dans les caniveaux après le marché, celles qui se dégagent des cheveux des gens, les parfums épicés de l'Inde, du monde malais et de la Chine qui se mélangent.... Quant à la France, j'y associe justement les odeurs d'intérieurs anciens, des parquets cirés, des cierges dans les églises, des fumets des repas de famille et du passage quand il fait encore nuit le matin en hiver devant une boulangerie ou une boucherie déjà éclairées et odorantes.
Mais ici, au Japon, que dire? Les gens ne dégagent pas d'odeurs corporelles prononcées, en fait on a tendance à traquer les effluves de toutes sortes, la nourriture se caractérise plutôt par sa subtilité, et la nature aussi, malgré sa luxuriance à la saison des pluies. De ne pas trouver immédiatement de réponse à ma question m'a vraiment interrogée sur ma réelle intégration et m'a renvoyée à l'analyse d'Alain Corbin en particulier le chapitre sur les odeurs, leurs symboles et les représentations sociales dont elles sont les piliers.
J'ai donc rebroussé chemin pour revenir aux premiers mois qui ont suivi mon arrivée au Japon et j'ai enfin trouvé une odeur qui pour moi, dans la ligne de ce que jai dit plus haut à propos des territoires de mon enfance, SONT le Japon:
L'odeur des tatamis, celle du yuzu et du pin de la baignoire de mon beau-frère.